Comment les cyclistes néerlandaises dominent le peloton féminin

Depuis plusieurs années, les Néerlandaises dominent le peloton féminin, que ce soit en quantité ou en qualité. Mais comment expliquer une telle domination ? On fait le point.
Annemiek van Vleuten - Anna van der Breggen - Arrivée La Course by le Tour de France 2018
Annemiek van Vleuten – Anna van der Breggen – Arrivée La Course by le Tour de France 2018

Depuis plusieurs années, les Néerlandaises dominent le peloton féminin, que ce soit en quantité (5 équipes UCI et 12 autres teams nationaux) ou en qualité. Si Marianne Vos a concrétisé cette domination quasi à elle seule pendant des années, aujourd’hui, elle a fait des émules et ses compatriotes fleurissent comme les tulipes au printemps.

Si l’on excepte Marta Bastianelli (Virtu Cycling), vainqueur du Tour des Flandres, qui ne sent pas les pédales cette année et, dans une moindre mesure Audrey Cordon (Trek-Segafredo) qui a surpris les Néerlandaises sur leur propre terrain (NDLR : sur le Drentse Acht van Westerveld), les Bataves ont collectionné les lauriers depuis le printemps : Blaak au Nieuwsblad, Van den Bos au Samyn, Van Vleuten au Stade Bianche, Wiebes à Nokere, Vos à Binda, Wild à Wevelgem et Van Dijk sur À Travers la Flandre ; excusez du peu. Sept lauréates différentes sur des courses UCI de niveau mondial et cela en l’absence de la championne du monde et championne olympique en titre Anna van der Breggen, qui s’est octroyé une pause VTT pour nous revenir en forme à l’approche des Ardennaises.

Comment expliquer une telle domination ? Dany Schoonbaert, responsable de l’équipe Lotto-Soudal Ladies, avance plusieurs explications : “Aux Pays-Bas, à 8h du matin, tous les enfants partent à l’école à bicyclette en empruntant des routes de qualité, des pistes cyclables sécurisées. Chez nous (NDLR : et il n’habite pas en Wallonie), il reste énormément de progrès à faire à ce niveau-là, les pistes cyclables sont mal entretenues, le cycliste doit constamment se mettre en danger ; les parents n’osent pas laisser partir leurs enfants à vélo et la passion du vélo ne se transmet pas de la même manière”, explique-t-il.

“Une base plus large”

“En Belgique vous faites du vélo quand un père, un frère ou un ami est cycliste mais en Hollande, tout le monde a touché au vélo, les cyclistes potentiels sont donc bien plus nombreux”, confie-t-il. “La base de la pyramide est beaucoup plus large et par conséquent, il devient plus aisé d’y détecter les perles rares. Je reprocherai également aux organisateurs belges de proposer des circuits trop longs. Le peloton y circule à allure modérée et tout se joue bien souvent à l’emballage final alors qu’en Hollande, les coureurs passent devant les parents, les amis, les spectateurs tous les 2 kilomètres, cela crée une émulation : on veut se montrer ; les courses sont plus dynamiques, plus rythmées et la hiérarchie se dessine immanquablement.”

L’an dernier, Liesbet de Vocht, ancienne championne de Belgique, émettait, lors du chrono national des juniors et espoirs dans la vallée de la Semois, le souhait de voir davantage de courses organisées sur des profils plus exigeants car les circuits habituels du plat pays sont bien souvent sans commune mesure avec les parcours proposés à l’étranger. Il devient donc de plus en plus difficile pour nos cyclistes de rivaliser dès que le niveau ou le parcours s’élèvent. Ces pistes de réflexion peuvent en tout cas nourrir un débat sur la formation des jeunes cyclistes en Belgique, avec l’espoir de voir éclore de futurs talents.

R. Nicolas – Photo : ASO/Thomas Maheux

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