Favori annoncé sur ce contre-la-montre au parcours atypique, se concluant sur une côte de plus de 3 kilomètres à 9 % de moyenne, le Néerlandais Tom Dumoulin a clairement confirmé son statut sur les routes norvégiennes. Quatre jours après s’être surpris avec sa formation Sunweb en tête du contre-la-montre par équipes, le coureur batave remporte son premier titre mondial individuel et donne déjà rendez-vous à Chris Froome, la saison prochaine, au-delà de l’exercice chronométré.
Ce championnat du monde du contre-la-montre a surpris par son parcours, il n’a finalement pas surpris par son podium. Certes, le tracé proposé par les organisateurs norvégiens avec une montée finale tortueuse de 3,2 kilomètres à 9,2 % de moyenne offrait une opportunité pour les rouleurs moins puissants de se refaire la cerise pour les dix dernières minutes de course. Certes, l’Union Cycliste Internationale (UCI) décidait en dernière minute d’accorder aux coureurs le droit de changer de monture à l’approche de cette ultime ascension, selon des règles bien précises, sur un petit tapis rouge installé pour l’occasion. Certes, la météo a changé au fil de l’après-midi, laissant les dix derniers partants sous la pluie. Et pourtant, les favoris annoncés n’ont pas manqué ce rendez-vous particulier sur les sommets de Bergen.
Changement de vélo : “J’ai douté très longtemps”
Tom Dumoulin a tout simplement surclassé la concurrence, prenant les devants dans la plaine avant de confirmer sa domination sur la montée finale. Sans changer de vélo, le Néerlandais a été impressionnant de bout en bout. « J’ai douté très longtemps concernant ce changement de vélo », explique le cycliste batave avant de prendre possession de sa nouvelle tenue irisée. « Je voulais changer de vélo pendant un moment puis hier, on a décidé de ne pas changer car je fais partie de ces coureurs qui peuvent faire une bonne montée, même sur un vélo de contre-la-montre ». Et cela s’est confirmé. Ses adversaires sur le podium ont d’ailleurs pris la même décision : le Slovène Primoz Roglic et le Britannique Chris Froome, bons rouleurs et tout aussi bons grimpeurs, n’ont pas lâché leur monture pour assurer cette dernière montée. Sans toutefois parvenir à approcher le nouveau champion du monde du chrono.
“Un jour parfait”
Tom Dumoulin devient ainsi le premier Néerlandais à décrocher le titre mondial sur cette discipline, il est également le premier vainqueur de Grand Tour à obtenir un tel sacre depuis 1999 et Jan Ullrich, bien moins léger que le vainqueur du 100e Giro. « C’était une incroyable journée. Cela semblait être une terrible montée à affronter, mais je me sentais vraiment bien tout au long de la journée », confirme Dumoulin. « J’ai pris les virages très prudemment, car je sentais que ma roue arrière glissait un peu. C’était compliqué de rester debout dans de telles conditions. J’étais finalement dans un jour parfait ».
Dumoulin, nouvelle star du peloton, s’affirme dans son rôle de favori et enchaîne désormais les victoires, à son rythme. Le vainqueur du Tour d’Italie avait en effet évité le Tour d’Espagne pour ne pas accumuler trop de fatigue et préparer au mieux ces championnats du monde et la prochaine saison. Cela lui réussit pour l’instant avec deux titres mondiaux en quatre jours, avant d’enfiler une nouvelle tenue d’outsider pour la course en ligne, dimanche, sur le tracé vallonné de Bergen. Ce titre sur le contre-la-montre individuel est aussi un avertissement pour Chris Froome et ses prochains rivaux sur les Grands Tours : Tom Dumoulin n’a désormais plus peur de ce nouveau statut de favori, et peut faire face à la pression, ce qui lui avait manqué lors de sa première Vuelta parmi les meilleurs grimpeurs du peloton. Le Limbourgeois est dans la cour des grands, il lui reste désormais à confirmer en 2018. Avec un arc-en-ciel sur les épaules.
Résultats du contre-la-montre élites messieurs (31 km) :
1. Tom Dumoulin (Pays-Bas) en 44’41”
2. Primoz Roglic (Slovénie) à 0’57”
3. Christopher Froome (Grande-Bretagne) à 1’21”
4. Nelson Oliveira (Portugal) à 1’28”
5. Vasil Kiryienka (Bélarus)
6. Gianni Moscon (Italie) à 1’29”
7. Wilco Kelderman (Pays-Bas) à 1’34”
8. Rohan Dennis (Australie) à 1’37”
9. Tony Martin (Allemagne) à 1’39”
10. Jan Tratnik (Slovénie) à 1’43”
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16. Victor Campenaerts (BELGIQUE) à 2’08”
22. Laurens De Plus (BELGIQUE) à 2’35”
23. Yves Lampaert (BELGIQUE)
Résultats du contre-la-montre élites dames (21.1 km) :
1. Annemiek van Vleuten (Pays-Bas) en 28’50”
2. Anna van der Breggen (Pays-Bas) à 0’12”
3. Katrin Garfoot (Australie) à 0’19”
4. Chloe Dygert (États-Unis) à 0’38”
5. Ellen van Dijk (Pays-Bas) à 0’52”
6. Linda Villumsen (Nouvelle-Zélande) à 0’56”
7. Ashleigh Moolman (Afrique du Sud) à 1’18”
8. Lauren Stephens (États-Unis) à 1’20”
9. Hannah Barnes (Grande-Bretagne) à 1’23”
10. Cecilie Uttrup Ludwig (Danemark) à 1’34”
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16. Ann-Sophie Duyck (BELGIQUE) à 2’03”
Résultats du contre-la-montre espoirs (37 km) :
1. Mikkel Bjerg (Danemark) en 47’06”
2. Brandon McNulty (États-Unis) à 1’05”
3. Corentin Ermenault (France) à 1’16”
4. Tom Wirtgen (Luxembourg) à 1’18”
5. Callum Scotson (Australie) à 1’21”
6. Senne Leysen (BELGIQUE)
7. Kasper Asgreen (Danemark) à 1’30”
8. Edoardo Affini (Italie) à 1’35”
9. Neilson Powless (États-Unis) à 1’37”
10. Scott Davies (Grande-Bretagne) à 1’43”
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49. Nathan Van Hooydonck (BELGIQUE) à 6’00”
Résultats du contre-la-montre juniores (16.1 km) :
1. Elena Pirrone (Italie) en 23’19”
2. Alessia Vigilia (Italie) à 0’07”
3. Madeleine Fasnacht (Australie) à 0’43”
4. Hannah Ludwig (Allemagne) à 0’46”
5. Mariia Novolodskaia (Russie) à 1’09”
6. Marit Raaijmakers (Pays-Bas) à 1’21”
7. Pfeiffer Georgi (Grande-Bretagne) à 1’23”
8. Shari Bossuyt (BELGIQUE) à 1’24”
9. Letizia Paternoster (Italie) à 1’30”
10. Jade Wiel (France) à 1’31”
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23. Alana Castrique (BELGIQUE) à 2’18”
Résultats du contre-la-montre juniors (21.1 km) :
1. Thomas Pidcock (Grande-Bretagne) en 28’02”
2. Antonio Puppio (Italie) à 0’12”
3. Filip Maciejuk (Pologne) à 0’13”
4. Juri Hollmann (Allemagne) à 0’21”
5. Igor Chzhan (Kazakhstan) à 0’23”
6. Julius Johansen (Danemark) à 0’27”
7. Daan Hoole (Pays-Bas) à 0’30”
8. Andreas Leknessund (Norvège) à 0’32”
9. Nik Cemazar (Slovénie) à 0’35”
10. Sebastian Berwick (Australie) à 0’36”
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15. Ilan Van Wilder (BELGIQUE) à 0’46”
21. Sébastien Grignard (BELGIQUE) à 0’58”
Grégory Ienco – Photos : Team Sunweb