Le parcours
Le peloton va visiter parmi les plus belles routes d’Écosse à l’occasion de ce championnat du monde tracé entre Édimbourg et Glasgow. Les premiers kilomètres serviront avant tout à la formation d’une traditionnelle échappée matinale et à des panoramas de l’embouchure du Forth. Le passage sur le pont de Queensferry où la rivière se jette dans la mer du Nord sera une des sensations de la matinée. Les coureurs, eux, seront plutôt concentrés sur la première difficulté de la journée, après un peu moins de 100 kilomètres de course. Après une nouvelle traversée du Forth, le peloton passera par Bonnybridge et enchaînera avec des premiers pourcentages, non-répertoriés. Un apéritif en vue de la Crow Road, la première ascension de la journée avec ses 5,9 kilomètres à 4,8% de moyenne. La côte se veut plus raide, jusqu’à 9,7%, au pied, et sera de moins en moins pentu au fil des kilomètres.
La descente suivante sera rapide pour rejoindre Glasgow où, après 119,8 kilomètres, les hommes devront enchaîner dix tours d’un circuit de 14,3 kilomètres. Dans les rues écossaises, les collines vont rapidement s’enchaîner tout comme les virages, au nombre de 42 (!) sur ce court circuit urbain. Le pinacle sera la montée de Montrose Street qui ne propose que 200 mètres à 6% de moyenne, mais dont le pied à 10% peut permettre à un explosif de faire la différence tout en explosivité ! Car la ligne d’arrivée n’est située que trois kilomètres plus loin. Il faudra donc être bien placé dans cette petite butte pour éviter d’être surpris. Ce final rappelle, en version moins difficile, la course mondiale de Richmond en 2015. Le circuit sera par contre bien différent de celui présenté lors des championnats d’Europe en 2018 : la Montrose Street était alors au programme… en descente.
La ligne d’arrivée est signalée au bout d’une ligne droite de près de 500 mètres, après un double virage à gauche qui peut déstabiliser. Bref, ce final technique n’est pas à négliger : il s’agira d’être bien placé et d’éviter les chutes.
Départ fictif : 10h30 à Édimbourg
Départ réel : 10h40 sur la Craigleith Road à Édimbourg, après 4,5 km en cortège
Distance : 271,1 kilomètres
Les difficultés du jour :
Km 96,4 : Crow Road (5,9 km à 4,8% de moyenne)
Km 126,6 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 140,9 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 155,2 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 169,5 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 183,8 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 198,1 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 212,4 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 226,7 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 241,0 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 255,3 : Montrose Street (200 m à 6%)
Km 269,6 : Montrose Street (200 m à 6%)
Arrivée : entre 16h40 et 17h20 sur le George Square de Glasgow
La carte et le profil :
Les favoris
Cela devient une habitude depuis Louvain, voici deux ans : la Belgique arrive sur la course en ligne masculine des championnats du monde avec une équipe de multiples leaders, un collectif de favoris pour ramener l’arc-en-ciel au plat pays. Et cette année, elle s’offre même un représentant supplémentaire dans l’effectif grâce au titre mondial de Remco Evenepoel, qui permet au groupe belge d’obtenir une neuvième place. L’équipe de Sven Vanthourenhout apparaît donc en lettres dorées parmi les favorites de cette nouvelle édition des championnats du monde. Le tenant du titre, tout d’abord, arrive à Glasgow avec une large pancarte dans le dos. Certes, le tracé ne semble pas favorable à ses raids en solitaire malgré les 3 200 mètres de dénivelé positif annoncés. Mais Evenepoel a prouvé, notamment lors du récent championnat de Belgique à Izegem, qu’il n’a pas besoin de pentes longues ou raides pour faire la différence. Le Brabançon arrive en Écosse avec une condition au top, confirmée par sa victoire sur la Clasica San Sebastian samedi dernier. Et cela, dans un sprint à deux comme au championnat de Belgique, un exercice sur lequel il n’excellait pas par le passé. Le coureur de 23 ans reste l’un des grands favoris pour la course de ce dimanche.
Le détenteur du maillot arc-en-ciel n’est toutefois pas le seul à rêver de ce paletot irisé dans la sélection belge. Le groupe ne part pas avec un, ni deux, mais bien trois leaders. Et autant de chances de grimper au sommet de la boîte. Toujours à la conquête d’un premier titre mondial sur la route, Wout van Aert aura un sacré appétit à l’aube de ces super-championnats du monde. Le coureur de la Jumbo-Visma n’a pu obtenir de succès sur le Tour de France, enchaînant les places d’honneur. Mais le cycliste d’Herentals avait prévenu qu’il bousculait sa préparation habituelle pour le mois de juillet afin d’être au pic de sa forme pour cette première semaine d’août, synonyme de course au maillot arc-en-ciel. La naissance de son deuxième fils a servi de pause au cycliste belge qui n’a cependant pas arrêté sa préparation. Il sera bien au rendez-vous, même si sa condition du moment restera un mystère jusqu’au départ d’Édimbourg. Au sprint dans un petit groupe ou en solitaire, le Belge peut tout faire. Encore faut-il trouver la bonne roue.
La Belgique comptera enfin sur un autre sprinter au départ de ce rendez-vous écossais. Quadruple vainqueur d’étape et maillot vert sur le dernier Tour de France, Jasper Philipsen aura un statut de coureur protégé, à ramener en tête du peloton si un emballage massif s’annonce dans le dernier tour. Le jeune coureur d’Alpecin-Deceuninck a prouvé cette saison sur les classiques flandriennes qu’il parvenait de mieux en mieux à franchir les bosses. Le terrain de Glasgow semble idéal pour celui qui est également capable de suivre les bons coups, dans une bordure ou un chemin étroit. Philipsen sera la meilleure chance belge en cas d’arrivée groupée, plus rapide encore que Van Aert. Mais un championnat du monde reste un exercice autrement plus complexe qu’une étape du Tour… La sélection belge regorge heureusement de talents pour épauler ces trois leaders. Tiesj Benoot, Jasper Stuyven ou encore Victor Campenaerts seront certainement au four et au moulin, capables de se glisser dans une échappée ou de mener le peloton à grand train. Ils seront en tout cas nécessaires pour faire face à la pléthore de favoris qui se présentent à Glasgow ce dimanche. Et il faudra surtout se montrer organisé et solidaire. Pour éviter une éventuelle rivalité interne dans un groupe fort de nombreux talents.
S’il a pris du repos depuis sa deuxième place au général du Tour de France après avoir évoqué une fatigue face aux efforts consentis tout au long du mois de juillet, le Slovène Tadej Pogacar sera bien sur la liste des favoris ce dimanche. Le leader de l’équipe UAE Team Emirates a confirmé en dernière minute sa présence tant sur la course en ligne que sur le contre-la-montre. Une confirmation qu’il devrait être en condition, après avoir récupéré en partie du Tour. « Pogi » n’aura pas l’équipe la plus solide du peloton, en l’absence de ses compatriotes Primoz Roglic ou même Matej Mohoric, qui a préféré le Tour de Pologne. Mais vu ce qu’il a déjà démontré sur les classiques vallonnées, qu’elles soient flandriennes ou ardennaises, le Slovène retrouvera des routes idéales pour faire parler sa puissance et son endurance. Il lui faudra toutefois jouer juste sur une telle course qui peut s’avérer aléatoire.
Le Danemark ne comptera pas sur le vainqueur du Tour, Jonas Vingegaard, qui se réserve pour le Tour d’Espagne. Cela n’empêche pas le groupe d’Anders Lund de présenter une équipe toujours solide au départ de ce championnat du monde. Le vainqueur surprise de l’édition 2019 Mads Pedersen reviendra en terres britanniques avec l’espoir d’afficher son explosivité et sa force dans la plaine. Le coureur de la Lidl-Trek a prouvé sur le Tour de France qu’il avait toutes les qualités requises pour un tel parcours. Il sera accompagné du rouleur invétéré Kasper Asgreen, vainqueur d’étape sur le Tour de France et en pleine renaissance après deux saisons difficiles. Le grimpeur Mattias Skjelmose, tout de même costaud sur l’exercice solitaire, peut également se révéler comme outsider.
On comptera également sur plusieurs candidats au titre mondial, chez les Néerlandais. Mathieu van der Poel apparaît comme le leader de cette sélection, par son palmarès et son aura. Même si ses résultats sur le Tour de France n’ont pas convaincu, au-delà de ses lancements parfaits pour Philipsen. Il n’empêche : « VDP » reste le spécialiste sur les courses d’un jour où l’explosivité et la tactique vont de pair. Seule ombre au tableau : son bilan sur les championnats du monde sur route est teinté de désillusions. Des crampes dans le final à Harrogate alors qu’il jouait la gagne avec Pedersen et Matteo Trentin, des crampes dans le final à Louvain et une sombre affaire d’agression dans un hôtel australien qui l’a contraint à l’abandon, l’an dernier, à Wollongong. Sa quatrième participation s’annonce cruciale pour le coureur de 28 ans. Et si cela ne fonctionne pas, le groupe « oranje » pourra compter sur le solide Dylan van Baarle, également un spécialiste pour se placer subrepticement dans une échappée. Ou sur le jeune sprinter Olav Kooij, qui doit toutefois encore prouver sa pointe de vitesse après plus de 250 kilomètres de course.
L’équipe de France se présentera à Glasgow avec une équipe qui, sur la papier voici quelques mois, aurait fait peur à bon nombre de sélections. Cette première moitié de saison a cependant apporté moins de réussite que prévu à ce groupe bleu-blanc-rouge. Le vice-champion du monde Christophe Laporte reste un leader sûr pour cette distance et ce parcours de classique. Le coureur français a appréhendé le dernier Tour quasiment comme Wout van Aert, en enfilant son costume d’équipier-modèle pour enchaîner les kilomètres en tête de peloton pour son leader Jonas Vingegaard. Il reviendra à un rôle de capitaine, capable de filer à l’anglaise ou de mener le sprint final si nécessaire, comme à Wollongong. Son compatriote Bryan Coquard a également une pointe de vitesse, mais le tracé de plus de 270 kilomètres semble usant pour ses qualités. Et en cas d’offensive ? L’ancien double champion du monde Julian Alaphilippe pourrait s’essayer à l’anticipation comme il l’a tenté sur bon nombre d’étapes du Tour de France, sans succès. Il reste à voir s’il retrouvera ses meilleures jambes, car sur un Mondial, le moindre effort sous-estimé risque de se payer en fin d’épreuve. S’il retrouve également sa condition du mois de juin, le champion de France Valentin Madouas reste un outsider à surveiller.
Parmi les spécialistes de l’attaque, les États-Unis arriveront en Écosse avec de sérieux candidats au maillot arc-en-ciel. À l’offensive dès le début du Tour et à contre-temps sur la récente Clasica San Sebastian, Neilson Powless endossera la tunique de leader dans cette sélection étoilée. Le jeune Magnus Sheffield, habitué des longs raids, peut également tenir sa place dans une échappée en fin de course. La Suisse sera également placée avec le récent vainqueur de la classique d’Ordizia, Marc Hirschi, capable d’anticiper les coups des grands favoris et de tenir la distance. De même pour l’Irlandais Ben Healy, attendu aux avant-postes après sa révélation du dernier Giro. Ce « roule-toujours », impressionnant lors de ses diverses attaques en Italie, peut rééditer l’exploit sur un tel profil, et peut en prime jouer la carte de son sprinter Sam Bennett au besoin. Et si on parle de rouleurs invétérés qui peuvent briller ce dimanche, on doit également citer l’Allemand Nils Politt, qui a aussi construit son pic de forme sur le dernier Tour, le Canadien Derek Gee, autre révélation du Giro, le Portugais João Almeida, qui s’est déjà affiché à son meilleur sur le Tour de Pologne, ou encore le Kazakh Alexey Lutsenko, vainqueur du dernier Circuit de Getxo, dimanche dernier.
Certaines sélections joueront logiquement plusieurs cartes vu le circuit final à Glasgow, qui peut tant favoriser les puncheurs que les sprinters. L’Australien Michael Matthews, encore troisième à Wollongong l’an dernier, reste un candidat sérieux sur ce type de parcours, toujours discret mais souvent présent dans les moments importants. La sélection compte également Kaden Groves et l’infortuné Caleb Ewan, qui a abandonné sur le dernier Tour au grand dam de son équipe Lotto-Dstny, soit deux autres atouts en cas d’emballage massif. En Italie, on peut jouer sur la pointe de vitesse d’Andrea Bagioli, récent vainqueur d’étape sur le Tour de Wallonie, et de Matteo Trentin, encore en verve sur le Circuit de Getxo, ou mener l’offensive avec Alberto Bettiol, également à l’attaque sur la Clasica San Sebastian avant de subir la puissance d’Evenepoel sur les côtes basques. L’expérimenté Norvégien Alexander Kristoff, s’il n’a pas affiché de grands résultats sur le Tour de France, peut toujours être inclus dans cette liste d’outsiders, au côté de son équipier et compatriote Søren Wærenskjold, solide tant à l’attaque qu’au sprint.
Et la liste des candidats à un titre mondial ou du moins à un podium sur ces routes écossaises peut encore s’allanger. La sélection britannique comptera sur l’audace du champion national Fred Wright ou Connor Swift, à moins que le sprint de Jake Stewart, qui a récemment gagné la première étape du Tour de l’Ain, suffise à croire au rêve irisé. La Colombie a également une équipe de coureurs rapides avec Fernando Gaviria et Juan Sebastián Molano pour faire parler la poudre. L’Espagne comptera pour sa part sur Alex Aranburu, alors que l’Érythrée rêvera avec Biniam Girmay, en retrait sur le Tour de France mais toujours rapide. Du moins si ses déboires avec les autorités britanniques sont réglées d’ici là. (mise à jour – 02/08 à 13h50 : Biniam Girmay a déclaré forfait en raison de contusions et de douleurs à la hanche après une chute sur la Clasica San Sebastian). Ajoutons à cette liste d’éventuelles surprises comme le Néo-Zélandais Laurence Pithie, l’Équatorien Jhonatan Narvaez, et l’Israélien Itamar Einhorn. Même si les chances seront infimes pour ces coureurs rapides, mais peu habitués aux efforts intenses sur plus de 250 bornes.
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Les partants
Données par FirstCycling.com
La météo
Le ciel sera couvert entre Édimbourg et Glasgow avec des éclaircies possibles en matinée et un risque d’averses dans l’après-midi. Ce risque sera de plus en plus prononcé en cours de journée. Les températures seront comprises entre 12 et 14°C à Édimbourg et entre 15 et 17°C à Glasgow. Le vent soufflera d’ouest-nord-ouest à ouest entre 10 et 15 km/h.
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Le palmarès
2014 – Ponferrada (Esp) – Michal Kwiatkowski 🇵🇱
2015 – Richmond (USA) – Peter Sagan 🇸🇰
2016 – Doha (Qat) – Peter Sagan 🇸🇰
2017 – Bergen (Nor) – Peter Sagan 🇸🇰
2018 – Innsbruck (Aut) – Alejandro Valverde 🇪🇸
2019 – Harrogate (G-B) – Mads Pedersen 🇩🇰
2020 – Imola (Ita) – Julian Alaphilippe 🇫🇷
2021 – Louvain (BEL) – Julian Alaphilippe 🇫🇷
2022 – Wollongong (Aus) – Remco Evenepoel 🇧🇪
Le programme TV
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