Nick Nuyens veut porter l’affaire de la rupture du contrat de Wout van Aert devant l’UCI

Nick Nuyens souhaite que l’Union Cycliste Internationale prenne des sanctions financières auprès de Wout van Aert et de l’équipe qui l’a engagée, Jumbo-Visma.
Wout van Aert à Pied Sable - Championnats du monde de cyclo-cross 2021 - Alain Vandepontseele
Wout van Aert en poursuite à pied

La rupture du contrat de Wout van Aert avec Sniper Cycling, la structure en charge de l’équipe Vérandas Willems-Crelan, en septembre 2018 n’est toujours pas avalée par le patron de la formation belge, Nick Nuyens. Après avoir obtenu gain de cause auprès du tribunal du travail d’Anvers en juin dernier, il souhaite désormais que l’Union Cycliste Internationale prenne des sanctions financières auprès de Wout van Aert et de l’équipe qui l’a engagée, Jumbo-Visma.

Le 9 juin dernier, le tribunal du travail d’Anvers a condamné Wout van Aert à une indemnité de 662 000 euros pour Nick Nuyens, manager de Sniper Cycling, société en charge de l’ancienne équipe Vérandas Willems-Crelan. Cette décision était alors un appel mené par Nick Nuyens, après un premier jugement du tribunal du travail de Malines qui avait donné raison à Wout van Aert en novembre 2019. Et la saga judiciaire ne risque pas de s’arrêter là puisque l’équipe juridique du champion de Belgique de cyclo-cross et sur route a annoncé qu’un pourvoi en cassation avait été déposé. Ce qui peut mener à de longs mois d’attente avant la décision définitive de la Cour de cassation.

Mais au-delà de la justice, Nick Nuyens souhaite que cette affaire autour de la rupture de contrat de Wout van Aert soit également portée devant l’Union Cycliste Internationale. Et que la fédération qui contrôle les transferts cyclistes prenne des sanctions auprès de Wout van Aert, de l’équipe Jumbo-Visma et du manager du coureur Jef Van den Bosch. Dans le quotidien flamand Het Laatste Nieuws, Nick Nuyens et son avocat Rudi Desmet estiment que l’UCI doit suivre ses règlements pour sanctionner ces trois entités. Ils précisent ainsi que le contrat signé entre Wout van Aert et l’équipe Jumbo-Visma l’a été en dehors de la période officielle des transferts, prévue entre le 1er et le 15 août. Et que le règlement de l’UCI précise qu’un contrat entre un cycliste et une équipe ne peut être brisé qu’en cas d’accord écrit entre les deux parties, et avec l’accord confirmé de l’UCI.

Jusqu’à 2 millions d’euros d’amendes pour Jumbo-Visma ?

Nick Nuyens et son avocat Rudi Desmet ajoutent qu’une lettre de l’UCI, datée du 15 novembre 2018, précisait à l’époque que la fédération internationale “(se) réserve le droit de prendre des mesures disciplinaires (…) si les tribunaux belges estiment que le coureur a irrégulièrement rompu son contrat”. Ils se basent donc sur la décision du tribunal du travail d’Anvers pour demander des sanctions. Sans attendre la décision de la Cour de cassation, donc. L’UCI a réagi à cet article de HLN en indiquant qu’elle examinait « les documents qui nous ont été fournis. Une procédure disciplinaire sera engagée si les documents sont suffisants pour établir des violations du règlement de l’UCI ».

Et les sanctions demandées par Nick Nuyens et Rudi Desmet sont importantes : ils estiment que l’équipe Jumbo-Visma risque une amende de maximum… 1 424 310 euros selon le règlement de l’UCI pour ce contrat signé hors de la période des transferts, mais également jusqu’à 1 090 000 euros pour rembourser les salaires non perçus de Wout van Aert entre le 17 septembre 2018, date de rupture du contrat, et le 31 décembre 2019, date de la fin du contrat prévu entre Sniper Cycling et Wout van Aert. Het Laatste Nieuws précise que Wout van Aert risque également une suspension de 4 mois et une amende jusqu’à 94 450 euros, alors que son agent Jef Van den Bosch risque le retrait de sa licence et une amende de 9 500 euros.

« Pourquoi l’UCI devrait intervenir ? »

Dans le clan de Wout van Aert, on ne s’inquiète pas outre mesure de ces demandes. « Pourquoi l’UCI devrait-elle intervenir ? Nous avons toujours été transparents. Tout a été partagé dans les règles et la raison de la rupture du contrat a été expliquée. Tout s’est déroulé sans problème », estime l’avocat de Wout van Aert, Walter Van Steenbrugge, à Sporza. « Pour nous, les intentions (de cette action) sont claires. À savoir accuser à Wout van Aert le plus de dommages sportifs et financiers possibles. (…) Le dernier mot n’a pas encore été dit à ce sujet. Nick Nuyens parle un peu à tort et à travers, car une procédure de cassation est toujours en cours. (…) Wout est en pleine préparation pour la saison de cyclo-cross. Il ne se laisse pas déstabiliser. Il est trop intelligent et calme pour cela », conclut l’avocat.

Plus de trois ans plus tard, cette affaire de contrat rompu entre Wout van Aert et Vérandas Willems-Crelan est donc loin d’être conclue. Sans que cela ait toutefois perturbé outre mesure le succès sportif du coureur, vainqueur après la dernière décision du tribunal du travail d’Anvers du championnat de Belgique sur route, de trois étapes du Tour de France et deuxième de la course en ligne des Jeux Olympiques et du contre-la-montre des championnats du monde sur route.

Photo : Alain Vandepontseele/Alain VDP Photography

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