Richard Freeman, l’ancien médecin du Team Sky, coupable d’avoir commandé un produit dopant pour un cycliste

L’affaire durait depuis 2011 : le Dr Richard Freeman a finalement été déclaré coupable d’avoir commandé un produit dopant pour un cycliste.
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Le Dr Richard Freeman, ancien médecin du Team Sky et de la fédération britannique de cyclisme British Cycling, a été reconnu coupable d’avoir commandé de la testostérone, «sachant ou croyant» que celle-ci allait être donnée à un cycliste, non-nommé, afin de lui permettre d’améliorer ses performances. Une affaire qui a démarré en mars 2017 et qui a jeté un fameux froid au sein des autorités cyclistes britanniques mais aussi de l’entourage du Team Sky.

Une commande de 30 sachets de patches contenant de la testostérone (Testogel) a donc mené à la chute du Dr Richard Freeman. Tout avait démarré en mai 2011 : le médecin, alors en poste au sein du Team Sky et de la fédération britannique de cyclisme British Cycling, avait commandé 30 sachets de Testogel et les avait fait livrer au vélodrome de Manchester. C’est cette commande qui a mené à une enquête de l’agence antidopage britannique, s’intéressant à l’intérêt de cette livraison de testostérone dans un vélodrome géré par la fédération britannique de cyclisme. L’enquête a été révélée en mars 2017 dans le Sunday Times. À l’époque, le Dr Freeman avait affirmé que le paquet avait été envoyé par erreur, avant d’indiquer que le paquet avait été retourné à l’expéditeur.

La libido du directeur technique

Pourtant, face à ces accusations, le médecin britannique a quitté son poste à la fédération britannique de cyclisme en octobre 2017. Avant d’être entendu par le tribunal britannique de médecine (équivalent de l’Ordre des Médecins) dès novembre 2019. Interrogé sur 22 accusations autour de cette fameuse commande, le Dr Richard Freeman allait finalement reconnaître 18 de ces accusations, confirmant notamment qu’il avait demandé à l’expéditeur, la société Fit4Sport, de faussement affirmer que le Testogel avait été envoyé par erreur. Par la suite, le médecin a clamé que le colis de testostérone était pour le directeur technique de British Cycling, Shane Sutton, en raison de problèmes érectiles. Ce que ce dernier a nié.

Un ordinateur portable détruit

D’autres faits ont perturbé l’enquête, notamment la destruction par le Dr Freeman d’un ordinateur portable lui appartenant et qui contenaient des informations importantes pour l’enquête. Le médecin a justifié cette destruction par une crainte de voir ces informations piratées. Bien d’autres discussions autour des relations difficiles entre le médecin et Shane Sutton ont également émergé, confirmant la difficulté de détricoter le vrai du faux dans cette affaire complexe.

Dans un verdict long de 46 pages, le tribunal britannique de médecine a finalement rendu son verdict ce vendredi. Il déclare le Dr Richard Freeman coupable d’avoir commandé un produit interdit «sachant ou croyant» que ce produit était destiné à un coureur, non-identifié, pour améliorer ses performances sportives. Le tribunal explique que les tentatives de Freeman pour dissimuler ses actions étaient pour «dissimuler ses motivations». Il déclare encore que l’histoire autour des problèmes érectiles de Shane Sutton est «malhonnête» et «sans explication innocente». Il risque désormais une suspension de quatre ans.

Un paquet inconnu

Cette condamnation jette le discrédit autour de la politique cycliste britannique au début des années 2010 et sur les débuts du Team Sky. Car le Dr Freeman est aussi au cœur d’une autre affaire, aujourd’hui toujours non-résolue. Toujours en 2011, le 12 juin, le médecin du Team Sky avait reçu un sachet de produits non-identifiés de la part d’un entraîneur de British Cycling, Simon Cope, qui l’a transporté par avion jusqu’à Genève avant de rejoindre le Dr Freeman en voiture à La Toussuire, non loin des routes du Critérium du Dauphiné. Le médecin a toujours clamé que ce sachet comprenait du Fluimucil, un médicament pourtant disponible en pharmacie en France. Mais les informations autour de ce sachet n’ont jamais pu être vérifiées, suite notamment à la destruction de l’ordinateur portable du Dr Richard Freeman. Une enquête est toujours en cours à ce sujet.

Photo : British Cycling

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