GP de l’Escaut : Ewan remporte le championnat du monde des sprinters

Caleb Ewan remporte dès sa première participation le GP de l’Escaut face à Bonifazio et Coquard.

Habituel rendez-vous des coureurs les plus rapides du peloton, le GP de l’Escaut accueillait en cet automne particulier le gratin du sprint mondial, du moins parmi les coureurs n’ayant pas pris la direction du Tour d’Italie. Et sur la ligne droite de Schoten, l’Australien Caleb Ewan (Lotto-Soudal) a brillé au même moment où Pascal Ackermann (Bora-Hansgrohe) a joué à l’équilibriste, mettant en danger ses rivaux.

En plein milieu de la campagne printanière des classiques, le GP de l’Escaut est traditionnellement une semi-classique réservée aux sprinters, avec quelques passages par la Zélande néerlandaise pour exposer les coureurs au vent et des pavés dans le circuit final pour durcir quelque peu une course qui se conclut généralement par un emballage massif. Cette saison, outre le fait que l’épreuve a dû déménager en octobre, juste avant le Tour des Flandres au lieu d’après, le GP de l’Escaut a également dû changer de formule pour éviter un passage aux Pays-Bas, vu le contexte sanitaire actuel. La semi-classique s’est transformée en kermesse professionnelle, avec un circuit de près de dix-sept kilomètres à parcourir à dix reprises autour de la cité de la banlieue d’Anvers. Rien de bien sorcier, et la confirmation que seul un sprint massif pouvait finalement conclure la journée. Même l’échappée matinale de huit hommes, parmi lesquels le futur retraité (ou non ?) Mark Cavendish (Bahrain-McLaren), prolongée par une offensive en solitaire du pistard Piotr Havik (Riwal Securitas) dans le dernier tour, ne pouvait bousculer les plans des équipes de sprinters, majoritaires dans le peloton.

Un écart dangereux

Dans les derniers virages serrés menant à la ligne droite finale, les équipiers se retrouvaient de part et d’autre du peloton, sans véritable train capable de prendre la direction de la meute jusqu’aux derniers hectomètres. La confusion est habituelle à Schoten, et se confirmait lors de cette 108e édition. Sorti d’un trou de souris à 200 mètres du but, l’Australien Caleb Ewan (Lotto-Soudal) faisait parler son explosivité, et prenait rapidement l’avantage sur des sprinters qui jouaient plutôt aux équilibristes. À l’image de Pascal Ackermann (Bora-Hansgrohe) qui réalisait un slalom pour se classer deuxième, en touchant toutefois la roue avant d’August Jensen (Riwal Securitas), violemment projeté au sol puis bousculé par Pierre Barbier (Nippo Delko One Provence) et Ivan Garcia Cortina (Bahrain-McLaren). Ou encore Niccolò Bonifazio (Total Direct Énergie), houspillé par Jasper Philipsen (UAE Team Emirates), qui bloquait pour sa part le sprint de Tim Merlier (Alpecin-Fenix). Le jury retenait l’erreur claire et nette d’Ackermann, l’éjectant de sa deuxième place, malgré l’opposition des directeurs sportifs de Bora-Hansgrohe. Heureusement, Jensens a pu passer la ligne d’arrivée quelques minutes après sa lourde embardée, le visage en sang et le maillot déchiré, mais conscient.

« Important pour Lotto-Soudal »

Ewan, pour sa part, avait déjà mis son masque de Flanders Classics et était prêt à grimper sur le podium pour célébrer le premier succès en dix-huit ans d’un Australien à Schoten, succédant à Robbie McEwen. « C’est une grosse course pour les sprinters, c’est ma première et j’étais très motivé. Je savais également que c’était important pour l’équipe d’obtenir une grande victoire en Belgique. Je suis heureux d’avoir pu leur offrir cela », confie le sprinter de poche de la Lotto-Soudal au micro de la VRT. « Le dernier kilomètre, ce n’était pas si mal pour moi. L’équipe a fait un super travail pour me ramener en tête. C’est un sprint toujours un peu fou, donc le plus important était d’être à l’avant et d’éviter les dangers. Cette course, c’est une des plus grandes classiques pour les sprinters en Belgique ». Ewan confirme que cette victoire est avant tout pour Lotto-Soudal, particulièrement critiquée ces dernières semaines en raison d’un manque de résultats sur les classiques : « Je n’avais jamais gagné une course de ce niveau en Belgique. Je suis heureux que cela ait réussi ».

Cavendish n’a pas « le désir d’arrêter »

Derrière, plus de dix minutes après l’arrivée d’Ewan, Mark Cavendish terminait tranquillement sa classique. Sa dernière course de la saison ? Certainement. Sa dernière course professionnelle ? Difficile à dire, tant Bahrain-McLaren se veut discret sur le sujet, tandis que Mark Cavendish reste également mystérieux quant à sa situation exacte. Le Britannique a été vu en train de récupérer sa plaque de cadre, comme un trophée de cette course disputée en grande partie dans l’échappée. Avant de lâcher un sourire à la caméra, clôturant sa course sur la ligne d’arrivée, directement suivi d’un demi-tour pour rentrer à son bus. Avant cette course, Cavendish a confirmé à Sporza qu’il n’avait pas « le désir d’arrêter » sa carrière : «« À Gand-Wevelgem, il y avait des rumeurs comme quoi ce pourrait être la dernière course belge de la saison (NDLR : en raison des mesures contre le Covid-19). (…) D’un coup, je me suis rendu compte que je n’ai pas encore de plans pour 2021 et que cela pourrait être ma dernière course de la saison voire de ma carrière ». Le mercato cycliste est encore largement ouvert, et le nom de Cavendish reste un must dans le peloton, même à 34 ans et même malgré ses problèmes récurrents de santé depuis trois saisons. Le Britannique espère en tout cas que son palmarès pourra l’aider à se maintenir une saison de plus sur les courses qu’il adore.

Résultats de la 108e édition du Grand Prix de l’Escaut (Schoten > Schoten, 173.3 km) :

  1. Caleb Ewan (Aus, Lotto-Soudal) en 3h34:38
  2. Niccolò Bonifazio (Ita, Total-Direct Énergie)
  3. Bryan Coquard (Fra, B&B Hôtels-Vital Concept)
  4. Tim Merlier (Bel, Alpecin-Fenix)
  5. Jasper Philipsen (Bel, UAE Team Emirates)
  6. Amaury Capiot (Bel, Sport Vlaanderen-Baloise)
  7. Arvid de Kleijn (P-B, Riwal Securitas)
  8. Sam Bennett (Irl, Deceuninck-Quick Step)
  9. Itamar Einhorn (Isr, Israel Start-up Nation)
  10. Romain Cardis (Fra, Total-Direct Énergie)


12. Michael Van Staeyen (Bel, Tarteletto-Isorex)
14. Edward Theuns (Bel, Trek-Segafredo)
19. Alfdan De Decker (Bel, Circus-Wanty Gobert)
23. Bert Van Lerberghe (Bel, Deceuninck-Quick Step) à 0:05
26. Piet Allegaert (Bel, Cofidis Solutions Crédits)
34. Sasha Weemaes (Bel, Sport Vlaanderen-Baloise) à 0:15
36. Enzo Wouters (Bel, Tarteletto-Isorex)
38. Maxime De Poorter (Bel, Tarteletto-Isorex)
39. Lindsay De Vylder (Bel, Sport Vlaanderen-Baloise)
40. Laurens De Vreese (Bel, Astana Pro Team) à 0:21
41. Jasper De Buyst (Bel, Lotto-Soudal) à 0:23
43. Lionel Taminiaux (Bel, Bingoal-Wallonie Bruxelles)
45. Jacob Relaes (Bel, Tarteletto-Isorex)
48. Gijs Van Hoecke (Bel, CCC Team)
49. Tom Van Asbroeck (Bel, Israel Start-up Nation)
50. Guillaume Van Keirsbulck (Bel, CCC Team)

Photo : capture VRT/Sporza

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