Le Team Sky deviendra INEOS dès le 1er mai grâce au géant britannique de la pétrochimie et du plastique

Le groupe britannique de chimie et pétrochimie INEOS, dirigé par l’homme le plus riche du Royaume-Uni Jim Ratcliffe, va racheter le Team Sky à partir du 1er mai 2019.

C’est désormais officiel : après plusieurs semaines de rumeurs, le groupe britannique de chimie et pétrochimie INEOS, dirigé par l’homme le plus riche du Royaume-Uni Jim Ratcliffe, va racheter le Team Sky à partir du 1er mai 2019.

Le Team Sky est finalement sauvé. Quelques mois après l’annonce du départ du groupe de média 21st Century Fox, l’équipe cycliste menée par Dave Brailsford a retrouvé un nouveau partenaire pour le futur. L’entreprise Tour Racing Limited, en charge de la formation britannique, a été officiellement rachetée par le groupe britannique INEOS, géant de la chimie, de la pétrochimie et du plastique. Le Team Sky deviendra donc Team INEOS à partir du 1er mai 2019 et se dévoilera sous ses nouvelles couleurs dès le Tour du Yorkshire, le lendemain. On ne sait toutefois pas encore quelle couleur les cyclistes engagés au sein de l’équipe britannique endosseront. Il faudra patienter jusqu’au printemps avant de voir émerger le futur maillot de l’équipe la plus fortunée du peloton. INEOS a en tout cas confirmé qu’il honorera tous les contrats actuels des coureurs, dont certains, comme celui du Colombien Egan Bernal, courent jusque fin 2023. Chris Froome, dont le contrat jusque fin 2020, a également annoncé qu’il était heureux de poursuivre l’aventure avec l’équipe qui l’a mené au sommet, alors que Geraint Thomas est lui annoncé sous contrat jusque fin 2021.

Un groupe controversé

Le groupe INEOS est en tout cas l’un des plus solides partenaires possibles pour la formation de Dave Brailsford. Géant britannique de la chimie et du plastique, l’entreprise est dirigée par Jim Ratcliffe, magnat anglais dont la fortune est estimée à plus de 24 milliards d’euros et dont la position favorable au Brexit lui a donné une certaine présence dans les médias ces dernières années. Sa société est le numéro un mondial du plastique et investit encore des centaines de millions d’euros dans ses usines pour assurer la production de PVC en Belgique notamment.

INEOS a également été pointé par de nombreuses ONG pour les problèmes environnementaux causés par ses usines, notamment en Angleterre. L’association Food & Water Watch a ainsi dévoilé en novembre 2017 que 71 usines d’INEOS installées dans 18 pays européens ont été responsables de nombreuses fuites de produits chimiques, d’incendies et d’augmentation de la pollution de l’air, notamment en Allemagne, en Norvège, en France, en Italie et même en Belgique. En Écosse, le groupe a également reçu le titre de pire pollueur du pays avec les compagnies pétrolières ExxonMobil et Shell par l’agence écossaise de protection environnementale. Le groupe a déjà annoncé par voie de communiqué sa signature à l’Opération “Clean Sweep”, rassemblant diverses entreprises et mettant en place des mesures au sein des entreprises pour réduire les pertes de plastique et empêcher des fuites de produits chimiques et toxiques dans la nature.

Partenaires problématiques ?

L’arrivée de ce nouveau partenaire dans le monde cycliste pose à nouveau la question de la difficulté pour les groupes cyclistes de trouver des partenaires qui n’ont pas connu des problèmes par le passé. L’entreprise française Total, géant pétrolier, va ainsi reprendre l’équipe cycliste de Jean-René Bernaudeau Direct Énergie (suite au rachat du groupe énergétique par Total justement). Or, le groupe est également connu pour de graves problèmes environnementaux. Et on pourrait également pointer les problèmes des droits humains au Bahreïn ou aux Émirats Arabes Unis, alors que les deux pays sponsorisent grassement deux grandes équipes du WorldTour. De même pour Astana alors que les problèmes de liberté de la presse et de pressions politiques au Kazakhstan sont pointés par de nombreuses ONG.

Il est bien difficile dans un système capitaliste comme celui du sport cycliste de survivre sans l’argent de ces financiers qui voient justement le vélo comme une vitrine exceptionnelle et quasiment gratuite, par rapport à d’autres sports comme le football ou la Formule 1. Et pour les états autoritaires ou certaines entreprises controversées, sponsoriser une équipe cycliste est le bon moyen pour elle d’avoir l’air plus attrayant et de s’ouvrir des portes en Europe. INEOS a profité de cette porte d’entrée, les coureurs de Dave Brailsford sont rassurés.

Photo : INEOS

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