Circuit Het Nieuwsblad : Stybar ravive la flamme de Deceuninck-Quick Step, les Belges présents mais piégés

Quatorze ans après la victoire de Nick Nuyens à Gand, l’équipe de Patrick Lefevere, désormais nommée Deceuninck-Quick Step, a retrouvé la victoire sur le Circuit Het Nieuwsblad grâce à Zdenek Stybar.
Zdenek Stybar - Vainqueur Circuit Het Nieuwsblad Messieurs 2019
Zdenek Stybar – Vainqueur Circuit Het Nieuwsblad Messieurs 2019

Quatorze ans après la victoire de Nick Nuyens à Gand, l’équipe de Patrick Lefevere, désormais nommée Deceuninck-Quick Step, a retrouvé la victoire sur le Circuit Het Nieuwsblad, classique d’ouverture de la saison belge. Le Tchèque Zdenek Stybar, présent dans tous les bons coups ce samedi, s’est offert la victoire en solitaire, après avoir piégé les trois coureurs belges qui ont animé le final, Greg Van Avermaet (CCC), Tim Wellens (Lotto-Soudal) et Dylan Teuns (Bahrain-Merida).

Première sortie sur les pavés, et déjà les esprits s’échauffent sur les routes flandriennes. Il fallait éviter les chutes à répétition et les glissades sur le pavé humide pour trouver une bonne place sur ces routes étroites. Et même en se trouvant à l’avant, il n’est pas certain que l’embardée soit impossible. Demandez à Tiesj Benoot (Lotto-Soudal), emmené à l’hôpital après une chute à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée, ou à Nathan Van Hooydonck (CCC), protecteur de Greg Van Avermaet jusqu’à cette chute dans le fossé.

Et puis, il faut flairer le bon coup. Profiter de cette position avancée pour suivre l’accélération ou l’attaque inattendue. Comme cette tentative d’Oliver Naesen (Ag2r-La Mondiale) d’anticiper les coups de tous les favoris en sortant sur les pavés de la Paddestraat, à 83 kilomètres de l’arrivée. Avec Zdenek Stybar (Deceuninck-Quick Step) ou encore Ian Stannard (Sky) parmi la vingtaine d’hommes sortis dans ce secteur, de nombreuses équipes décidaient de mettre le turbo pour ne pas transformer cette tentative audacieuse en échappée victorieuse. Le peloton se rassemblait finalement à une cinquantaine de kilomètres, à l’aube des juges de paix de cette journée dans le froid. Car dans le Molenberg, à 43 bornes du but, l’offensive du sprinter néerlandais Danny van Poppel (Jumbo-Visma) propulsait une vingtaine d’hommes en tête, avant que Greg Van Avermaet (CCC) perpétue cette accélération pour faire le trou avec le reste du peloton. Le champion olympique montrait clairement qui était le patron.

Van Avermaet pousse

C’est encore l’homme en orange qui augmentait le tempo sur l’Elverenberg, dernière côte pavée à l’aube du Mur de Grammont, pour dégrossir le groupe de tête et le réduire à six hommes, avec le champion du Kazakhstan et vainqueur du Tour d’Oman Alexey Lutsenko (Astana), l’Italien Daniel Oss (Bora-Hansgrohe), les Belges Tim Wellens (Lotto-Soudal) et Dylan Teuns (Bahrain-Merida), et le Tchèque Zdenek Stybar, à nouveau. « Je suis content du déroulé de la course, avec cette attaque assez tôt, dès le Molenberg. On a pu quitter le peloton avec des coureurs très forts. C’est comme ça que j’aime ce genre de course », sourit Greg Van Avermaet, satisfait d’avoir fait le plus gros du boulot avec ces offensives en force. Le Mur de Grammont ne permettait que de laisser Oss sur le côté, alors que Van Avermaet et Stybar se montraient comme les deux plus forts du groupe, sans toutefois lâcher leurs autres compagnons d’échappée.

« Tout le monde à la limite »

« Quand on s’est retrouvé à cinq en tête, avec Greg Van Avermaet, Alexey Lutsenko, Tim Wellens et Dylan Teuns, j’ai pu rester dans les roues », explique pour sa part Stybar, qui a tout de même suivi les accélérations quand il le fallait. « Et il y avait encore Philippe Gilbert, Yves Lampaert et Bob Jungels derrière pour assurer en cas de retour du groupe derrière. J’ai donc décidé d’économiser mes forces tant que je pouvais ». Alors que Tim Wellens avait pour sa part du mal à tenir la roue des meilleurs tant dans le Mur que dans le Bosberg, dernière ascension de la journée. « J’avais difficile à suivre dans le Bosberg, c’est pour cela que je laissais les autres coureurs tourner », confie-t-il. « Mais je pense que tout le monde était à la limite dans le final. Lutsenko, Van Avermaet et Stybar étaient clairement les meilleurs. Quand Lutsenko était en tête, il mettait les watts. Et à la fin, tout le monde était à bloc ».

Stybar : « J’avais deux options »

Les derniers kilomètres étaient en effet intenses pour les hommes de tête, même si la route redevenait plane en direction de Ninove. Il fallait encore enchaîner les relais pour éviter le retour des autres favoris à l’arrière. Et en tête, certains imaginaient également éviter un sprint avec un coureur à la vélocité évidente tel que Greg Van Avermaet. « Greg Van Avermaet était le plus fort en cas de sprint, du coup tout le monde tentait de l’attaquer pour ne pas terminer avec lui. J’ai tenté, mais il fallait également un peu de chance, que les autres doutent un peu. J’avais fait un petit trou puis Stybar a attaqué », explique Wellens, qui a essayé de faire la différence à moins de trois kilomètres de l’arrivée. « J’avais deux options devant moi : soit attendre le sprint à Ninove, soit attaquer dans les derniers kilomètres. J’ai finalement choisi la deuxième option même si j’avais confiance en mon sprint, surtout vu le léger faux-plat montant et les virages à l’arrivée. Quand j’ai vu Van Avermaet revenir sur Wellens, je me suis dit que je ne devais pas lâcher cette opportunité. C’était ma chance », continue Stybar, qui a ainsi pris quelques secondes sur ses compagnons d’échappée.

Van Avermaet : « J’aurais pu gagner »

« Mon esprit me disait de rentrer sur Stybar mais mes jambes me disaient non », rapporte pour sa part Van Avermaet. « Et dans ce genre de final, entre cinq hommes en tête, c’est souvent le coureur jugé le plus rapide qui doit faire l’effort de rentrer à chaque fois. J’ai l’impression qu’ici, c’était moi le plus fort ». Mais personne n’a pris le relais du leader du CCC Team, et Stybar était parti vers la victoire, sans même préparer de sprint. « Dès que vous laissez deux ou trois mètres, vous savez que l’oiseau est sorti de sa cage et qu’il s’est envolé. J’espérais que Lutsenko pourrait encore réagir, vu qu’il était superfort. Mais cela n’est pas arrivé et je ne pouvais pas faire le trou moi-même. C’est frustrant car j’aurais pu gagner. Mais il faut pouvoir se satisfaire aussi de ce résultat ».

Souvent proche d’une classique

Zdenek Stybar, pour sa part, a bien profité des 200 derniers mètres pour célébrer cette deuxième victoire en une semaine, et surtout cette première classique d’envergure depuis le Strade Bianche en 2015. « Remporter une classique, c’est toujours très spécial. J’ai souvent été proche d’une victoire sur les classiques flandriennes, souvent dans le Top 10. Finalement s’imposer ici me rend très heureux », confie le coureur tchèque. « Et je le suis également pour l’équipe. J’ai appris lors de la conférence de presse hier que cela faisait quatorze ans que l’équipe n’avait plus gagné ici. C’était effectivement très long pour une équipe comme la nôtre ». Et Stybar rejette en prime toutes les éventuelles pressions liées à la fin de son contrat en fin de saison. « Je sais qu’on me parle souvent, depuis décembre, du fait qu’il s’agit de ma dernière année de contrat. Ce serait l’année de la vérité pour moi. Mais je m’en fous, vraiment : je m’entraîne dur, et je sais que je peux gagner ce type de courses. J’aurais aussi été heureux si j’avais gagné l’an dernier.”

Résultats de la 74e édition du Circuit Het Nieuwsblad masculin (Gand > Ninove, 200 km) :

À Ninove, Grégory Ienco – Photo : Flanders Classics/VRT

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