Paris-Roubaix : de Gilbert à Robeet, les Wallons racontent leur Enfer du Nord

Les coureurs wallons au départ de cette 116e édition de Paris-Roubaix ont connu des sentiments mitigés au terme de ces 256 kilomètres dans le vent et sur les pavés.
Paris-Roubaix 2018 – 08/04/2018 – Compiègne / Roubaix (257km) – Philippe GILBERT (QUICK – STEP FLOORS) et Peter SAGAN (BORA – HANSGROHE)

Les coureurs wallons au départ de cette 116e édition de Paris-Roubaix ont connu des sentiments mitigés au terme de ces 256 kilomètres dans le vent et sur les pavés. Si Philippe Gilbert a exprimé sa déception après un coup de fringale, les sociétaires de WB Aqua Protect Veranclassic qui ont montré le maillot dans l’échappée matinale ont clairement montré leur satisfaction.

Aux abords du grand camion jaune fluo de l’équipe WB Aqua Protect Veranclassic, les sourires sont clairs. On se tape dans les mains, on se salue vivement. Les couleurs de la formation wallonne ont été bien visibles durant cette journée sur les pavés, grâce à la sortie de Ludovic Robeet et Jimmy Duquennoy. Dans l’échappée matinale, les deux coureurs de 22 et 23 ans ont frappé les esprits, s’éreintant en tête de l’échappée jusqu’à la Trouée d’Arenberg. « Les pavés, c’est vraiment pas mon truc », avouait pourtant Robeet à l’arrivée, le visage maculé de boue et de poussière. « L’équipe m’a proposé de venir ici, mais ce n’est pas forcément mon type de course ». Et la consigne était claire : se montrer dans l’échappée. « On devait y aller l’un après l’autre, donc c’était facile d’en être. Finalement, Jimmy est parti avec Wallays, puis moi j’ai suivi un contre. On s’est retrouvé à deux, c’était idéal ». Malgré tout, Ludovic Robeet, connu comme un passe-partout et finalement 73e à 13:11 du vainqueur, ne retient qu’une chose de cet Enfer du Nord : « La douleur. Physique et mentale. Après 200 kilomètres, on n’a pas l’habitude. Personnellement, c’est la première fois que je fais plus de 230 kilomètres en course. Sur chaque secteur pavé, je souffrais. Mais il fallait aller jusqu’au bout. J’étais à la limite après 200 bornes. Mais j’ai eu des frissons dans la Trouée d’Arenberg, et l’arrivée sur le vélodrome, c’était un soulagement. Là, je veux juste me reposer maintenant ».

Jimmy Duquennoy, qui a lâché prise à Arenberg, se montrait tout aussi fatigué, mais avec un léger sourire après avoir franchi la ligne d’arrivée en 56e place (à 12:54 de Sagan) : « Après, j’ai vu le groupe des meilleurs passer, je n’ai rien su faire mais ensuite, j’ai su me refaire une santé et tenir le groupe d’Arnaud Démare. Je suis content d’avoir pu atteindre le vélodrome. Cela faisait trois ans que je n’y avais pas mis les pieds, et c’était mon objectif principal : au moins finir. C’est doublement accompli vu que j’ai même pu prendre l’échappée et faire de la publicité pour l’équipe ». Cela n’a pas été sans mal toutefois : « Dans le final, tu t’arraches et tu décomptes les secteurs. En plus, dès le premier secteur pavé, ma cocotte droite a bougé, j’avais comme un souci de frein. Bref, c’était à l’arraché ». Et contrairement à son coéquipier, le coureur hennuyer est prêt à reprendre rendez-vous avec Paris-Roubaix dans les prochaines années si l’occasion se présente à nouveau : « Promis, je reviendrai l’année prochaine ».

Le ton était plus morne pour Philippe Gilbert (Quick Step), qui terminait tout de même quinzième, à trois minutes du vainqueur, lors de son premier Paris-Roubaix depuis 2007 : « J’ai connu un coup de fringale au plus mauvais moment, je n’ai pas pu boire de bidons pendant trente à quarante kilomètres, c’était difficile de m’en remettre ». Le Remoucastrien avait pourtant tenté sa chance à la sortie de la Trouée d’Arenberg, à 95 kilomètres du but, avec Mike Teunissen (Sunweb), avant d’être avalé par les favoris. « C’était quand même une bonne expérience. J’ai souffert comme tout le monde, je pense, mais je n’ai pas mal passé les pavés. […] Tout le monde était à la limite, moi y compris, quand Sagan est parti. Il s’est retourné, il a vu que ce n’était pas bien organisé et il est bien parti ». Malgré cette expérience éreintante, l’ancien champion du monde montre en tout cas qu’il en a encore envie : « Maintenant, place aux classiques ardennaises, après un peu de repos. Évidemment avec de l’ambition ». Du Philippe Gilbert pur jus.

Photos : ASO/Pauline Ballet

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