Notre présentation complète de Paris-Roubaix : qui domptera la Quick Step sur les pavés ?

Au vu de la course rapide prévue, de l’humidité des pavés et de la probable autorité des Quick Step sur ces routes de campagne, le spectacle n’en sera que plus haletant et l’effort plus éreintant. Cette 116e édition de Paris-Roubaix s’annonce intense !

L’Enfer du Nord n’en a pas que le nom. Le tracé de Paris-Roubaix est un supplice annoncé, par ces secteurs harassants et sa météo hésitante. Et au vu de la course rapide prévue, de l’humidité des pavés et de la probable autorité des Quick Step sur ces routes de campagne, le spectacle n’en sera que plus haletant et l’effort plus éreintant. Cette 116e édition de Paris-Roubaix s’annonce intense !

Les points-clés du parcours :

Les premières reconnaissances menées ces mercredi et jeudi sur les derniers secteurs pavés de la classique française ont dû donner des sueurs froides aux favoris. Sur le secteur d’Haveluy ou encore vers Mons-en-Pévèle, la boue débordait des pavés et faisait craindre le pire en vue de la course de dimanche. Les associations de bénévoles annonçaient évidemment de nouveaux nettoyages d’ici le rendez-vous dominical, mais au vu des pluies encore annoncées d’ici dimanche après-midi, les coureurs peuvent clairement s’attendre à un parcours gras et difficile à aborder.

La première grande difficulté à affronter est justement ce secteur d’Haveluy, à une centaine de kilomètres de l’arrivée : un apéritif particulièrement copieux, avant de mener un long sprint sur des routes étroites jusqu’au goulot d’étranglement menant à la Trouée d’Arenberg, une longue ligne droite pavée de 2 400 mètres sur laquelle de nombreux favoris ont déjà buté. Si l’attaque décisive ne risque pas encore de se dessiner sur le secteur minier, le peloton va probablement se disloquer et éliminer bon nombre de candidats à la victoire si une crevaison ou une chute surviennent.

L’enchaînement qui risque de faire mal aux gambettes, par la suite, est situé à près de 50 kilomètres du but. Après Orchies, le peloton foncera sur Bersée et surtout Mons-en-Pévèle, un secteur 5 étoiles comme Arenberg, sur lequel Tom Boonen ou encore Fabian Cancellara ont déjà foncé à toute allure vers la victoire. Après quelques secteurs plus aisés – mais qu’est-ce qu’un secteur pavé aisé quand on a déjà plus de 200 bornes sur de telles routes dans les jambes ? –, les favoris profiteront certainement de l’enchaînement de Camphin-en-Pévèle et du Carrefour de l’Arbre pour frapper un dernier coup. Et si aucun coureur ne parvient à se détacher, il reste encore les quelques nationales et faux-plats vers Roubaix, voire le vélodrome, dans un combat de pistards qui a déjà mené à des surprises. Demandez à Mathew Hayman ou Magnus Backstedt.

Les favoris annoncés :

24 victoires depuis le début de la saison, un enchaînement de succès aussi impressionnant sur les classiques et semi-classiques belges : l’équipe belge Quick Step Floors apparaît comme la formation imbattable dès que les pavés s’imposent sous les roues. Sa démonstration sur le Tour des Flandres, menant au succès du Néerlandais Niki Terpstra, confirme que la pancarte sera bien attachée au dos des coureurs du « Wolfpack » ce dimanche entre Compiègne et Roubaix. Terpstra, bien évidemment, devrait encore être au centre des attentions. Le coureur batave est un spécialiste pour filer en douce dans une attaque pendant que les autres favoris se regardent. Et même si la Quick Step sera scrutée durant toute la journée, la force collective du groupe de Patrick Lefevere peut encore surprendre. Et Terpstra est le spécialiste pour réussir ce genre de surprise.

Même si, dans le groupe Quick Step, un autre nom circule pour le poste de leader : si Zdenek Stybar peut également être un joker important, c’est bien le Remoucastrien Philippe Gilbert qui portera la casquette de n°1 sur cette nouvelle édition de Paris-Roubaix. Pour son retour sur l’Enfer du Nord, onze ans après sa dernière participation, le coureur wallon veut croire que son manque d’expérience ne sera pas un handicap au vu des qualités de l’ensemble du groupe belge. Il reste toutefois à le confirmer sur les secteurs pavés, en se faufilant aux avant-postes, et en faisant parler les watts sur le haut du pavé. Bref, déjà finir ce Paris-Roubaix parmi les favoris serait déjà une grande victoire pour Philippe Gilbert, même s’il espère clairement jouer la victoire sur le vélodrome.

Car face aux Quick Step, il y aura une nouvelle fois une sacrée concurrence. Le champion du monde Peter Sagan (Bora-Hansgrohe), qui s’est montré timide dans ses attaques sur le Tour des Flandres, sera l’un des candidats les plus attendus vers Roubaix. Même si lors de la première reconnaissance menée durant cette dernière semaine, le Slovaque a avoué n’avoir jamais connu de telles conditions vu les pavés humides. Il lui faudra donc user de ses qualités de technicien sur le vélo. Comme un certain Wout Van Aert (Vérandas Willems-Crelan), surprenant neuvième sur le Ronde, et décidé à foncer sur LA classique qu’il a coché durant ce printemps. Le champion du monde de cyclo-cross sait que ces pavés sont sa meilleure chance de briller, et il peut clairement jouer les premiers rôles sur de telles routes. En prime si la boue s’en mêle…

Et côté belge, les Flandriens sont nombreux à croire en leur bonne étoile, si les conditions et la chance sont au rendez-vous. À commenter par le tenant du titre, le champion olympique Greg Van Avermaet (BMC), qui a toutefois avoué après le Tour des Flandres ne pas ressentir la même condition physique qu’un an auparavant. Le Waeslandien semble en effet un poil en retrait par rapport à sa précédente campagne printanière mais sur une classique comme Paris-Roubaix, sur laquelle seule la puissance ne suffit pas, Van Avermaet peut espérer un meilleur résultat qu’à Audenarde. De même pour Sep Vanmarcke (EF Education First-Drapac) qui est apparu incisif sur le Ronde, et risque donc de tenir la dragée haute en tant qu’outsider de luxe sur ces pavés. Alors que le champion de Belgique Oliver Naesen (Ag2r-La Mondiale) s’estime de son côté en meilleure forme, et risque de scruter les premières places. Du moins s’il évite la chute.

La météo :

Le temps de ce dimanche s’annonce particulièrement mystérieux : en effet, le soleil est annoncé discret et les nuages pourraient cacher quelques averses éparses et locales, selon Météo France. Même si de larges éclaircies vont sécher le tracé ce samedi, la météo sera bien moins clémente ce dimanche malgré des températures entre 17 et 19 °C. En plus de ce ciel gris, plus chargé en fin de matinée et en début d’après-midi, ce qui risque de rendre les pavés plus glissants, le vent soufflera du sud entre 25 et 35 km/h et poussera donc rapidement les coureurs vers Roubaix. La course sera donc bien rapide mais aussi dangereuse.

Le mode d’emploi de la 116e édition de Paris-Roubaix (WT) :

Distance : 257 kilomètres

Départ fictif : 11h00 sur la place du Général de Gaulle à Compiègne

Départ réel : 11h20 sur la D130 à Compiègne, après 10,6 km en cortège.

Arrivée : vers 17h27 sur le vélodrome de Roubaix.

Les secteurs pavés :
Secteur 29 – Km 93,5 : Troisvilles (2 200 m) ***
Secteur 28 – Km 100,0 : Briastre (3 000 m) ***
Secteur 27 – Km 109,0 : Saint-Python (1 500 m) ***
Secteur 26 – Km 111,5 : Quiévy (3 700 m) ***
Secteur 25 – Km 119,0 : Saint-Vaast (1 500 m) ****
Secteur 24 – Km 130,0 : Verchain-Maugré (1 200 m) **
Secteur 23 – Km 134,5 : Quérénaing (1 600 m) ***
Secteur 22 – Km 137,5 : Maing (2 500 m) ***
Secteur 21 – Km 140,5 : Monchaux-sur-Écaillon (1 600 m) ***
Secteur 20 – Km 153,5 : Haveluy (2 500 m) ****
Secteur 19 – Km 162,0 : Trouée d’Arenberg (2 400 m) *****
Secteur 18 – Km 168,0 : Hélesmes (1 600 m) ***
Secteur 17 – Km 174,5 : Wandignies (3 700 m) ****
Secteur 16 – Km 182,0 : Brillon (2 400 m) ***
Secteur 15 – Km 185,5 : Sars-et-Rosières (2 400 m) ****
Secteur 14 – Km 192,0 : Beuvry-la-Forêt (1 400 m) ***
Secteur 13 – Km 197,0 : Orchies (1 700 m) ***
Secteur 12 – Km 203,0 : Bersée (2 700 m) ****
Secteur 11 – Km 208,5 : Mons-en-Pévèle (3 000 m) *****
Secteur 10 – Km 214,5 : Avelin (700 m) **
Secteur 9 – Km 218,0 : Ennevelin (1 400 m) ***
Secteur 8 – Km 223,5 : Templeuve – L’Épinette (200 m) *
Secteur 8b – Km 224,0 : Templeuve – Moulin-de-Vertain (500 m) **
Secteur 7 – Km 230,5 : Cysoing (1 300 m) ***
Secteur 6 – Km 233,0 : Bourghelles (1 100 m) ***
Secteur 5 – Km 237,5 : Camphin-en-Pévèle (1 800 m) ****
Secteur 4 – Km 240,0 : Carrefour de l’Arbre (2 100 m) *****
Secteur 3 – Km 242,5 : Gruson (1 100 m) **
Secteur 2 – Km 249,0 : Hem (1 400 m) ***
Secteur 1 – Km 256,0 : Roubaix – Espace Charles Crupelandt (300 m) *

Palmarès :
2008 – Tom Boonen (BEL)
2009 – Tom Boonen (BEL)
2010 – Fabian Cancellara (Sui)
2011 – Johan Van Summeren (BEL)
2012 – Tom Boonen (BEL)
2013 – Fabian Cancellara (Sui)
2014 – Niki Terpstra (P-B)
2015 – John Degenkolb (All)
2016 – Mathew Hayman (Aus)
2017 – Greg Van Avermaet (BEL)

Télévision :
– En direct dès 10h55 sur La Deux puis dès 14h10 sur La Une (RTBF).
– En direct dès 10h40 jusque 13h00 puis dès 13h30 sur Één/Sporza (VRT).
– En direct dès 10h45 sur France 3 jusque 12h00 puis dès 12h55 sur France 3.
– En direct dès 11h00 sur Eurosport 1.

Liste des partants : cliquez ici pour découvrir la liste des partants.

La carte de la course :

Graphiques : ASO/Georoute – Photo : ASO

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