Cyclo-cross : l’ex-championne d’Europe et reine du Koppenberg Helen Wyman annonce sa retraite

Après près de quinze ans sur les labourés, à enchaîner les cyclo-cross aux quatre coins du monde, de sa Grande-Bretagne natale aux origines belges de la discipline, Helen Wyman a annoncé sa prochaine retraite.
Cyclo-cross - Coxyde 2012 - Dames - Helen Wyman
Cyclo-cross – Coxyde 2012 – Dames – Helen Wyman

Après près de quinze ans sur les labourés, à enchaîner les cyclo-cross aux quatre coins du monde, de sa Grande-Bretagne natale aux origines belges de la discipline, Helen Wyman (Experza-Footlogix) a annoncé sa prochaine retraite. À 37 ans, elle restera l’une des grandes précurseurs de la conjugaison au féminin du cyclo-cross, et ne compte pas quitter ce monde dès le vélo pendu au garage. La Britannique a encore des projets pour promouvoir le cyclo-cross féminin, notamment auprès des jeunes.

Helen Wyman quittera donc la compétition ce dimanche, à Oostmalle, au terme de cette saison hivernale. La championne britannique, véritable icône du cyclo-cross dans le peloton féminin, clôturera ainsi un chapitre professionnel de quinze ans, ponctué par 77 victoires, dont deux titres de championne d’Europe en 2013 et 2014 et neuf titres de championne de Grande-Bretagne. Wyman, longtemps contrainte d’enchaîner les courses avec des sponsors personnels, a également remporté à quatre reprises le Koppenbergcross, le cyclo-cross organisé sur la célèbre côte d’Audenarde. Un record chez les dames ! Malgré sa discrétion durant cette dernière saison, Helen Wyman a clairement été une grande dame de ce sport. Et pas seulement sur le plan sportif.

Fin décembre 2018, vingt ans après le premier cyclo-cross organisé pour les élites dames, elle avait lancé à Loenhout l’initiative “Helen 100 Trophy”, soit le premier cyclo-cross international ouvert aux juniores. Un événement sans précédent, et qui a notamment poussé l’Union Cycliste Internationale (UCI) à avancer ses projets pour l’égalité hommes-femmes et la promotion de son sport chez les jeunes. Lors d’une récente réunion du comité directeur de l’UCI, la fédération internationale a confirmé l’arrivée de la catégorie femmes juniors lors des championnats nationaux dès 2019-2020, et lors des championnats continentaux et des épreuves internationales dès 2020-2021. Et l’obligation pour les organisateurs de tous les cyclo-cross internationaux de mettre en place une course pour les juniores dès 2021-2022. Helen Wyman a notamment été à l’initiative, avec Marianne Vos, de cette proposition pour booster l’attrait pour la discipline hivernale.

La Britannique a même trouvé un accord avec Golazo, célèbre société d’organisation sportive en Belgique, pour organiser quatre nouvelles épreuves pour les juniores dès la saison prochaine, avec un classement général autour de ces courses. Les négociations sont toujours en cours pour déterminer les localisations de ces futures courses, mais il ne fait nul doute que les organisateurs seront à l’écoute de cette initiative, qui a apporté un beau coup de projecteur sur Loenhout, l’an dernier. Helen Wyman se donne également le temps de trouver les sponsors nécessaires pour assurer le financement de ce nouvel événement.

“Fantastiques et disproportionnées”

Du temps, elle va en effet en avoir désormais. La championne britannique, désormais habitante de Rennes-les-Bains en France, a décidé de raccrocher. Après une saison durant laquelle elle a pu voir émerger de grands talents britanniques comme Tom Pidcock, champion du monde espoir, Evie Richards ou Ben Tulett, double champion du monde junior. L’heure est donc venue de passer le flambeau. “Cette saison, pour la première fois de ma carrière, j’ai connu des moments durant lesquels je n’ai pas trouvé l’esprit combatif que j’avais pour me battre face aux cyclistes du top. Dans un sport où la compétition est de plus en plus grande, je ne peux obtenir le meilleur de moi-même sans un énorme désir de performance”, explique Helen Wyman sur son site. “Ces quinze dernières années ont été fantastiques mais aussi disproportionnées. Je n’ai jamais osé rêver de ce voyage et je ne voudrais rien changer”.

Elle se penche déjà sur ses souvenirs : “Chaque jour, vous créez de nouveaux souvenirs à raconter à vos petits-enfants plus tard, ou à mon chien dans mon cas. Si vous vous entraînez en Belgique, avec le vent de côté le plus fort et la neige verglaçante sur votre visage, vous vous poserez des questions sur votre choix de vie. Mais je vous le promets : le jour où vous serez sur le podium de la Coupe du monde, vous ne vous souviendrez que du soleil qui a fait briller votre cœur”. Avant de voir l’avenir : “J’ai beaucoup d’expérience. J’ai désormais un rôle passionnant dans mon équipe (Experza-Footlogix) et la responsabilité de transmettre toute mon expérience aux jeunes : les stages, les tactiques de course, la bonne trajectoire…”

Helen Wyman a donc encore de grandes ambitions même si elle quitte son vélo. “Le projet Helen 100 a de grands objectifs, tant à la base qu’au niveau professionnel. J’ai beaucoup d’ambitions pour la catégorie juniores en cyclo-cross”, explique-t-elle encore. “Donc, laissez-moi terminer cette lettre en disant merci. Merci à chaque personne qui a fait partie de mon incroyable carrière sur le vélo et merci à tous ceux qui m’ont aidé à faire une différence dans ce sport très spécial, hors du vélo. Pour le moment, ce n’est pas un adieu, mais plutôt un ‘tot ziens’ (au revoir, en néerlandais)”.

Photo : Grégory Ienco/archive CyclismeRevue

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