Tour de Wallonie – #3 : Eiking jubile enfin, Wellens assure

Odd Christian Eiking (Wanty-Groupe Gobert) a conquis sa première victoire de la saison, en solitaire, pendant que Tim Wellens (Lotto-Soudal) assurait son maillot jaune dans le peloton des favoris.

Lors de ce lundi au soleil que seuls quelques nuages ne pouvaient cacher, les puncheurs ont montré leur force sur les pentes ardennaises dévoilées sur cette troisième étape du Tour de Wallonie. Au lendemain d’une étape déjà âprement disputée sur les collines namuroises, la course pour le maillot jaune s’est cette fois révélée plus tactique. Odd Christian Eiking (Wanty-Groupe Gobert) en a profité pour aller conquérir sa première victoire de la saison, en solitaire, pendant que Tim Wellens (Lotto-Soudal) assurait son maillot jaune dans le peloton des favoris.

Cette étape-reine du Tour de Wallonie s’annonçait délicate à gérer pour le leader du classement général : le profil se voulait en dents de scie avec des côtes particulièrement longues, notamment une ascension de 9 kilomètres dans le circuit final, pour bien casser les jambes à l’aube du final. Les Lotto-Soudal avaient donc à cœur de ne pas trop travailler avant ces derniers kilomètres plus pentus. Mais une chute probablement provoquée par une voiture d’un directeur sportif a mené à un regroupement général à une soixantaine de kilomètres de l’arrivée : les deux hommes qui avaient creusé l’écart, Edward Planckaert (Sport Vlaanderen-Baloise) et Alex Kirsch (WB Aqua Protect Veranclassic) étaient contraints de rentrer dans le rang après cette vilaine embardée. Suite à ce chamboulement, dans le peloton, les esprits s’échauffaient. Certains en profitaient ainsi pour filer à l’anglaise, comme Daan Soete (Pauwels Sauzen-Vastgoedservice) ou Dries De Bondt (Vérandas Willems), qui n’étaient pointés qu’à vingt secondes de Tim Wellens au classement général. Les Lotto-Soudal étaient de fait obligés de sortir l’artillerie lourde pour éviter un avantage trop large.

Les Lotto sont sortis du bois

« Cela nous a obligés à faire un gros effort derrière. Avec l’échappée matinale, on avait un plan pour qu’on soit encore trois ou quatre dans le circuit final. Suite à ce regroupement, on a dû faire le travail plus tôt que prévu », explique Maxime Monfort, qui s’est retrouvé seul avec Tim Wellens dans la côte de Samrée, à une vingtaine de kilomètres du but. C’est d’ailleurs dans cette ascension que les hommes de tête, qui étaient jusqu’à quinze, ont été repris par le peloton mené par Monfort. « Je connais bien cette côte, je l’ai souvent faite à l’entraînement. Et là, ça a fait mal. On était toujours à près de 35 km/h alors qu’à l’entraînement, je préfère éviter de dépasser les 25 % », rigole encore le local de l’étape, qui a bien protégé son leader jusqu’à la descente de la côte de Samrée. Il ne restait plus à Wellens qu’à faire le bond derrière tous les candidats dangereux au maillot jaune.

Eiking le malin

Tiago Machado (Katusha-Alpecin), Aleksandr Riabuchenko et surtout Fabio Arù (UAE Team Emirates) tentaient leur chance dans la cassante côte du Pied Monté (jusqu’à 10 %), mais le leader du général était toujours présent pour faire le bond. « C’était une dure journée », confie Wellens. « Je suis quand même content, car j’ai les jambes, et mes équipiers ont fait un super boulot. C’était l’étape la plus difficile sur le papier et cela s’est confirmé ». Dans cette accumulation d’offensives, le Norvégien Odd Christian Eiking (Wanty-Groupe Gobert) en profitait pour sortir en finisseur sur la dernière petite bosse avant la descente finale vers le centre de La Roche-en-Ardenne. Le coureur de 23 ans fonçait à vive allure, sans se retourner, alors que le peloton ne bougeait que trop tardivement pour prétendre à la victoire. Eiking pouvait ainsi savourer à 200 mètres de la ligne son deuxième succès professionnel, un an après avoir remporté les Boucles de l’Aulne, en France. « C’est le genre de course qui me correspond », sourit le discret Norvégien, qui a encore un an et demi de contrat avec la Wanty-Groupe Gobert. « J’ai essayé d’attaquer sur la dernière butte avant la descente, je sentais que c’était le bon moment, c’était désorganisé derrière. Je suis très heureux de gagner ici, notamment pour mon équipe ». Qui signe à La Roche sa huitième victoire de la saison.

Wellens pointe la Quick Step

Derrière, Tim Wellens est patiemment resté dans le peloton pour sceller une journée de plus son maillot jaune sur les épaules, avec l’espoir de faire de même ce mardi entre Malmedy et Herstal, sur une nouvelle étape vallonnée qui devrait lui convenir. Et même si on annonce encore de fortes chaleurs (jusqu’à 30°C). « C’est vrai que je n’aime pas le soleil d’habitude mais quand j’ai les jambes, ça tourne bien. Et c’est aussi une course plus courte, donc je m’habitue », explique Wellens. « Demain, je connais bien les côtes, ce n’est pas loin de chez moi. Des coureurs comme Frison ou Wallays pourront m’aider dans ces derniers murs. Le début sera aussi difficile, il faudra quand même faire attention », explique le leader de la Lotto-Soudal, bien parti pour le succès final même s’il prévient : « Toute l’équipe Quick Step est à surveiller. Ils forment un bloc et peuvent attaquer tour à tour ». Pieter Serry, Jhonatan Narvaez et James Knox ne sont en effet qu’à quatre et dix secondes de Wellens au général…

Résultats de la 3e étape du Tour de Wallonie (Chimay > La Roche-en-Ardenne, 169,2 km) :

Photo : Tour de Wallonie/TRW’Organisation

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