La Route de France à nouveau annulée : le calendrier féminin perd l’une de ses courses mythiques

Suite au désistement d’une collectivité, empêchant l’organisation de deux étapes prévues dans la Nièvre, l’organisation de la Route de France a annoncé l’annulation de son édition 2018, un an seulement après avoir déjà dû décider de la suppression de l’épreuve.

Suite au désistement d’une collectivité, empêchant l’organisation de deux étapes prévues dans la Nièvre, l’organisation de la Route de France a annoncé l’annulation de son édition 2018, un an seulement après avoir déjà dû décider de la suppression de l’épreuve. L’organisateur historique, Hervé Gerardin, a lui-même annoncé son retrait définitif de la société en charge de la course féminine. L’avenir de l’épreuve est clairement en péril.

La décision est tombée ce mardi, à un mois et demi seulement du départ prévu à Enghien-les-Bains : la Route de France édition 2018 n’aura pas lieu. L’épreuve féminine, souvent considérée comme un mini-Tour de France malgré son tracé réalisé avec la bonne volonté des collectivités locales, devait se dérouler du 5 au 10 juin, sur six étapes. Mais selon l’organisation, qui a attendu quelques heures avant de confirmer l’information de La République du Centre, le désistement d’une collectivité a mis à mal la pérennité de la 11e édition de l’épreuve. La 3e étape arrivant à Pougues-les-Eaux et la 4e étape partant de Fourchambault le lendemain devaient être annulées, tout comme le reste de la course, suite au désistement d’une collectivité dans la Nièvre. Celle-ci se défend pour sa part et affirme que l’organisation a été trop vite en annonçant les étapes via les réseaux sociaux, fin mars.

« N’ayant aucune solution de remplacement, je suis contraint à moins de sept semaines du Grand Départ de prendre une décision dans l’urgence », estime le directeur de l’épreuve Hervé Gerardin, qui portait depuis plus de dix ans ce projet de la Route de France féminine. « Je ne peux que déplorer cette attitude surprenante, voire méprisante envers les autres collectivités qui se sont investies dans l’accueil de cet événement mais également pour les partenaires, les médias, les équipes, les prestataires et l’ensemble du personnel de l’organisation ». Avant d’annoncer son départ définitif de l’organisation de l’épreuve. Autant dire que la Route de France ne tient qu’à un fil vu cette décision.

https://www.facebook.com/LaRouteDeFranceFeminineInternationale/posts/1717668591662156

Pas la première épreuve annulée chez les dames

Déjà annulée en 2017 en raison d’un conflit avec l’Union Cycliste Internationale, la Route de France n’aura donc toujours pas lieu. Et ce n’est pas la seule épreuve féminine française qui disparaît du calendrier : le Trophée d’Or, qui proposait cinq étapes dans la région du Cher au mois d’août, a également été annulé en 2017 et n’a pas fait son retour cette année, s’arrêtant actuellement à vingt éditions. De même pour le Tour de Bretagne féminin, qui a connu un premier arrêt en 2010, repris l’année suivante puis de nouveau été annulée en 2017. Et c’est sans compter de nombreuses courses régionales du même type en Belgique, comme la Flèche Wanzoise, qui a disparu en 2016 en raison de la concurrence avec le Strade Bianche version féminine, qui lançait alors sa première édition.

Bref, les courses historiques, qui ne sont pas soutenues directement par les grandes organisations que sont ASO, RCS Sport ou Flanders Classics, semblent souffrir de collectivités locales de plus en plus frileuses à l’idée d’accueillir de telles organisations semi-professionnelles. Pas assez grandes pour attirer d’éventuelles rentrées financières intéressantes, pas assez petites pour jouir d’un intérêt des autorités locales, plus enclines à soutenir les jeunes du coin. Les petites structures tendent à disparaître, sans aide professionnelle. L’exemple de la Route de France confirme que le peloton féminin qui tend justement à se professionnaliser ne risque pas de grandir avec de telles annulations aux premiers étages de la pyramide menant au plus haut niveau mondial.

Total
0
Shares
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Précédent article

Valentin Beauve, ancien coureur et mécanicien du Lotto VC Ardennes, est décédé à l’âge de 18 ans

Article suivant

Liège-Bastogne-Liège arrivera enfin à Liège en 2019, la Flèche Wallonne garde le Mur de Huy jusqu’en 2024

Articles similaires
Arnaud De Lie (Lotto-Dstny) au départ du Tro Bro Léon 2023. - Photo : ASO/Jonathan Biche

L’infolettre du 25 mars 2024 : laissons du temps à Arnaud De Lie

Cette semaine, Arnaud De Lie occupe encore une fois une large place dans les médias francophones, après un week-end difficile. Et si cela signifiait la nécessité de faire une pause ? Alors qu’à l’approche du Tour des Flandres, l’équipe Lidl-Trek apparaît comme l’une des seules capables d’égratigner la domination de Mathieu van der Poel.
Lire plus
Total
0
Share